Né Michael Douglas le 5 septembre 1952 à Caraopolis, dans la banlieue de Pittsburgh, Pennsylvanie, Michael Keaton est le cadet d’une famille de sept enfants dont le père était ingénieur civil. Dès l’âge de cinq ans, il manifeste un don certain pour faire rire son entourage et devient vite, à l’école, le centre d’intérêt de ses camarades par ses hilarantes imitations, notamment d’Elvis Presley. Au cours de ses études d’art dramatique à l’Université de Kent, il écrit et interprète ses premiers sketches. Doté d’un diplôme, il abandonne l’université au bout de deux ans. Durant trois ans, il subvient à ses besoins en se consacrant un temps à l’enseignement, puis en faisant divers métiers, comme chauffeur de taxi, vendeur de glaces ambulant et technicien dans les studios de la station locale de la chaîne PBS, tout en jouant dans des productions de théâtres régionaux et en cherchant à s’imposer comme comédien de cabaret. En 1975, Michael Keaton quitte finalement Pittsburgh et s’installe à Los Angeles; il se produit alors au Comedy Store et au sein du groupe d’improvisateurs «Jerry Vale». Il fait peu après ses débuts à la télévision, tout d’abord en faisant des apparitions dans des émissions telles que le «Tony Randall Show» et «Maude», puis en tenant successivement un des principaux rôles réguliers dans des émissions et séries de la chaîne CBS : Lenny Wolf dans «All’s Fair» (1977), Kenneth Christy dans «The Mary Tyler Moore Hour» (1979), Mike O’ Rourke, face à Jim Belushi, dans «Working Stiffs» (1979) et Murphy dans «Report to Murphy» (1982). Alors qu’il vient juste de finir d’enregistrer les derniers épisodes de cette dernière série et d’apparaître en vedette invitée dans l’émission NBC «Saturday Night Live», Michael Keaton est sélectionné parmi deux cents postulants pour tenir le rôle de Billy Blazejowski, l’employé de la morgue qui transforme le soir son lieu de travail en maison close, dans NIGHT SHIFT. Son interprétation dynamique attire l’attention de la critique. Il s’impose comme un des talents les plus prometteurs avec son deuxième film, MR. MOM : il y incarne, dans un style de jeu plus sobre, un cadre au chômage confronté aux problèmes domestiques. Il enchaîne alors une série de films qui, s’ils lui offrent l’opportunité de montrer l’étendue de ses possibilités dans le registre comique, s’avèrent être des choix malheureux pour sa carrière, qui manque de tourner court, notamment après son renvoi par Woody Allen du tournage de LA ROSE POURPRE DU CAIRE. Michael Keaton s’établit finalement en 1988, à l’âge de trente-six ans, avec deux interprétations radicalement opposées, celle, dramatique, de l’homme d’affaires alcoolique et drogué de RETOUR À LA VIE et celle, frénétiquement burlesque, de l’extravagant «bio-exorciste» de BEETLEJUICE, qui lui valent de recevoir le Best Actor Award décerné par la National Society of Film Critics. Nonobstant un retour au domaine de ses débuts avec UNE JOURNÉE DE FOUS, il s’attache désormais à incarner des personnages complexes, comme en témoignent l’inquiétant sociopathe de FENÊTRE SUR PACIFIQUE, le policier choqué par la mort de son collègue de ONE GOOD COP et, naturellement, son approche du justicier masqué de BATMAN, dont il fait un être énigmatique, doté d’une face noire, alors qu’il fait de son double, Bruce Wayne, un être mélancolique.
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