Laurent Spielvogel est né le 10 mai 1955 à Boulogne-Billancourt, d'une famille amoureuse du théâtre. A 8 ans, c'est au tour du petit Laurent d'avoir la révélation. Son grand frère lui avait demandé de jouer des petits sketches sur scène lors d'une cure à La Bourboule, et les applaudissements l'avaient galvanisé comme jamais. Dix ans plus tard, après avoir étudié le théâtre en dilettante au Conservatoire du IVe Arrondissement de Paris, le jeune homme cède quand même à la pression familiale en intégrant une fac de droit... qu'il abandonnera après avoir triplé sa première année. Il est temps de revenir au théâtre, ce qu'il fait en 1977, à l'âge de 22 ans, en entrant au Cours Simon où il reste pendant deux ans, puis en enchaînant sur la Classe libre avec Pierre Romans et Francis Huster. C'est ce dernier qui l'amène à tenir son premier vrai petit rôle (après trois quasi-figurations) dans Le faucon, celui d'un flic. Pendant les années 80, le jeune comédien, à l'élégance distante et au charme anglo-saxon légèrement hautain, tiendra de nombreux troisièmes rôles, du médecin légiste dans Urgence à un informaticien dans Kamikaze, en passant par les rôles de concierge d'hôtel (Frantic, French kiss), de psy (Max mon amour) ou de mondain (Après-après demain, Ronin). En 1988, Spielvogel remporte ses galons de vedette du petit écran avec le personnage de Gontran, maître d'hôtel glacial de "Palace". Et les années 90 lui seront plus bénéfiques sur un plan cinéma, puisque ses rôles acquièrent en importance. Du flic hystérique du Monstre de Benigni à la folle coiffeuse en chemise de satin mauve dans Le derrière, Laurent Spielvogel développe une silhouette reconnaissable entre mille, fanfaron précieux et pincé, et excelle dans la composition éclair, quitte à voler la vedette des stars avec lesquelles il partage, même brièvement, l'écran. D'autant que ses prestations dans ses one-man-shows prennent de l'ampleur, après "Limite !" en 1984, "Spielvogel" en 1993 et tout récemment "Spielvogel !", dans lequel il développait notamment son personnage fétiche de Jean-Philippe, total fashion-victim gay du Marais parisien. Sans oublier de mémorables imitations de Marguerite Duras ou de Barbara, et la propension à exorciser la présence d'une mère quelque peu envahissante... Récemment au cinéma, après avoir été le médecin de chevet de Bernard Giraudeau dans Une affaire de goût et un vacancier dans 2e quinzaine de juillet, le voici en très Saint Père kidnappé dans la comédie kitsch-gore Bloody Mallory. Encore un rôle à la mesure de sa démesure...
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