C'est le 22 avril 1937, dans la petite ville de Neptune (New Jersey) que naît Jack Nicholson (de son vrai prénom John). A 17 ans, le jeune homme s'installe à Los Angeles où il exerce divers petits métiers, dont celui d'assistant animateur à la MGM. Il commence alors à suivre ses premiers cours de comédie en compagnie de Martin Landau, et, dans la foulée, apparaît dans diverses séries télévisées. Roger Corman, alors grand manitou du cinéma de série B, le prend sous contrat. Pendant dix ans, Nicholson fera les beaux jours de la société de Corman, la Hammer, qui produit des merveilles telles que La petite boutique des horreurs, The Terror ou L'affaire Al Capone. Parallèlement, il écrit plusieurs scénarios (dont celui de The Trip, qui deviendra le premier film psychédélique, et Head, qui marque le début de sa collaboration avec Bob Rafelson). Il jongle alors entre le cinéma “trash” et l'avant-garde, collaborant au montage financier de diverses productions indépendantes. Les cinéphiles français le découvrent dans L'ouragan de la vengeance, un western de Monte Hellman, puis il triomphe dans Easy rider, réalisé par le comédien Dennis Hopper, qui marque les débuts d'un nouveau genre cinématographique, le road-movie. A partir de là, les rôles vont rapidement s'enchaîner pour Nicholson. Sa collaboration avec Bob Rafelson lui donne trois de ses plus beaux rôles : le musicien qui devient ouvrier présentateur de radio affecté par la mort de son père de The King of Marvin Gardens (1972) ou bien encore le criminel par passion de Le facteur sonne toujours deux fois (1982). Leur dernière collaboration, nettement moins réussie, remonte à Blood & wine en 1996. Les plus grands réalisateurs font alors tourner Nicholson, dont le charisme, la présence et le regard font merveille. Ce sera d'abord Vincente Minnelli dans Melinda, puis Mike Nichols dans le torride Ce plaisir qu'on dit charnel. L'histoire du cinéma retiendra plus volontiers Chinatown (1974), grand retour au film noir signé Roman Polanski, avec Jack dans le rôle du détective privé complètement dépassé par les événements, ou encore le personnage de David Locke dans le très sombre Profession reporter de Michelangelo Antonioni, tourné en Europe. 1975 est une année faste pour la star qui obtient son premier oscar du meilleur acteur avec sa mémorable incarnation d'un pensionnaire d'asile psychiatrique dans Vol au-dessus d'un nid de coucou. Puis il tourne avec Brando, son modèle, dans le western crépusculaire Missouri Breaks d'Arthur Penn. Elia Kazan lui propose une courte apparition dans son nouveau film Le dernier nabab, mais c'est Stanley Kubrick qui lui offre ce qui restera son rôle le plus marquant, mais aussi le plus monstrueux de sa carrière : celui de Jack Torrance dans le labyrinthe mental Shining. Deux ans plus tard, jack Nicholson obtient son deuxième Oscar (meilleur second rôle cette fois) face à Shirley MacLaine et Debra Winger dans Tendres passions de James Brooks et, comme on ne change pas une équipe qui gagne, il remportera, quelque quinze ans plus tard la troisième statuette (meilleur acteur) de sa carrière avec Pour le pire et le meilleurs du même réalisateur, où il rempile dans le registre qui le verra exceller, celui du vieux grognon vaguement misanthrope. Entre-temps couvert de prix pour L'honneur des Prizzi, comédie noire de John Huston (1985), il interprète le diable en personne dans Les Sorcières d'Eastwick avant de rencontrer un immense succès populaire pour son personnage du Joker dans le Batman de Tim Burton. Ce dernier le choisira à nouveau, cette fois en président des Etats-Unis, dans sa comédie de science-fiction délurée Mars attacks ! En 1990, Nicholson se donne le premier rôle dans son troisème film en tant que réalisateur, The two Jakes, la suite de Chinatown. La soixantaine passée, Jack Nicholson semble désormais vouloir prendre son temps entre les projets. Avec un film par an environ, il répond en priorité à l'appel de ses amis comme Sean Penn, avec qui il tourne Crossing Guard en 1995 et qu'il retrouve six ans plus tard pour The pledge, présenté à Cannes, où il tient le rôle d'un flic à la retraite qui persiste néanmoins à résoudre une dernière enquête criminelle. Après Monsieur Schmidt, dont il tient le rôle-titre (un entrepreneur à la retraite qui voit toutes valeurs remises en cause suite à la mort de sa femme), film qui devrait sans doute lui rapporter sa quatrième statuette, on attend désormais Anger Management, une comédie dans laquelle il interprète un thérapeute particulièrement agressif vis-à-vis de son patient, joué par Adam Sandler.
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